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Ce bâtiment de style néoclassique est certainement le monument le plus représentatif de la problématique du voyage. Il pose une question fondamentale : de qui doit-on honorer la mémoire?

 

  • Uniquement de ceux de notre pays?

  • Uniquement de ceux qui ont gagné dans un conflit?

  • Uniquement des combattants et pas des civils?

  • Uniquement de ceux qui sont liés à des faits de guerre ou bien aussi des victimes directes et indirectes de régimes totalitaires?

 

La Neue Wache (ou Nouveau Corps de Garde) illustre parfaitement la forme d'égoïsme national qui consiste à ne se souvenir que de ce qui arrange. Construit au lendemain des Guerres de Libération (1817-1818) contre Napoléon, donc pendant la période qui a vu  naître le patriotisme allemand avec le romantisme en  arrière-plan (Cf. cours  sur la notion Mythes et  héros), le mémorial se souvient des vainqueurs. Les nazis gardent cette mémoire qui s'inscrit parfaitement dans la continuité de l'histoire du Reich.

 

Puis, le Nouveau Corps de Garde est transformé en 1960 en Mémorial dédié aux victimes du fascisme et du militarisme (für die Opfer des Faschismus und Militarismus) , devant lequel se produisait la relève de la Garde (mercredi et samedi à 14h30).

 

Il symbolise donc le régime communiste de la RDA à ce moment-là. Il fallait des symboles qui marquent la différence entre l'Est et l'Ouest. La RDA se présentait comme victime du nazisme, de tous les capitalismes. Bien que dédiée aux victimes du militarisme, la parade militaire qui avait lieu devant ce monument et la forte militarisation du régime est-allemand prouvent que les communistes allemands n'en étaient pas à une contradiction près.

 

Après la réunification, le mémorial est restauré et change de dénomination. On y trouve une réplique de la statue de Käthe Kollwitz : La Mère et son Fils mort. Il est dédié cette fois à absolument toutes les victimes de la guerre et de la terreur (die Opfer von Krieg und Gewaltherrschaft).

 

Nous avons la réponse à notre interrogation: il faut rendre hommage à toutes les victimes et à tous les combattants. La douleur de la mère pleurant son fils décédé permet de rendre la souffrance universelle et sans nationalité. La mère du vainqueur et la mère du vaincu ressentent la même douleur.

Die Neue Wache

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